Actualité nationaleDans nos regions

Kankan : 2023 une année de manifestation, d’arrestation de crises et d’insécurité.

2023, s’achève dans quelques jours. Tout au long de cette année, plusieurs faits et événements ont marqué le quotidien des citoyens dans la région de Kankan. Des séries de manifestation politique et de grognes sociales, des traques voir même des chasses aux sorcières, des épidémie à peine voilée, des crimes passionnels et des profanations de tombes…, ce sont là entres autres, des faits que nous retraçons pour vous chers lecteurs, dans cet article rétrospectif, car 2023, n’aura pas été un long fleuve tranquille pour le Nabaya.

Des femmes dans les rues pour exiger le retour d’Alpha Condé et des jeunes déchaînés contre l’obscurité.  

Au courant de cette année 2023, des femmestoutes militantes du RPG, se sont rassemblées le mercredi 24 mai 2023, au rond point Komarala Loisirs non loin du centre ville pour demander : « le retour au pouvoir d’Alpha Condé », l’ancien président renversé au petit matin du dimanche 05 septembre par le président de la transition le colonel Mamady Doumbouya et son unité d’élite des forces spécial. C’est justement devant le portrait géant de ce dernier récemment restauré après avoir été une fois brûlé par des jeunes manifestants en colère contre les délestages électriques, que ces femmes munies de leurs affiches ont décidé d’aller monter créneaux pour exprimer leur râle bol. Selon ces femmes, la souffrance est devenue trop pour elles,  raison pour laquelle  elles seraient descendues dans la rue pour demander le retour  Alpha Condé qui était une véritable aide pour leur autonomisation.

Aussi quelques semaines auparavant, très mécontents des jeunes ont pris d’assaut nuitamment  les rues de la ville notamment le rond point Komarala Loisirs pour protester contre les délestages électriques. Ils ont barricadé les routes et brûlé les pneus un peu partout à travers la villes, et pire ils sont même  allés  jusqu’à brûler l’effigie du président de la transition le colonel Mamady Doumbouya qui se trouve au niveau de ce rond-point.   

Répression et arrestations…

Comme nous sommes habitués à le voir en Guinée, les manifestants ont été violemment dispersés, par les agents de force de l’ordre, qui ont fait usage des gaz lacrymogènes, beaucoup furent interpellés, et d’autres grièvement blessés. Par ailleurs, ces manifestations n’ont pas été du goût des nouveaux hommes forts du pays. Car aux lendemains, nous avons constaté l’arrivée d’un impressionnant dispositif sécuritaire dirigé par le chef d’état major de la gendarmerie  colonel à l’époque,  Balla Samoura, qui se sont livrés à  une chasse aux sorcières. Des agents de la gendarmerie et de la police en plus de plusieurs blindés de bérets rouges ont  ratissé la ville à la recherche des jeunes leaders dont les noms ont été cités dans les récentes manifestations au cours desquels le portrait du président de la transition cle Mamady Doumbouya a été mis en flamme et son domicile familiale au quartier Banakorda lapidé. Ainsi dans la foulée, le leader du mouvement pas courant pas dors, Ousmane Mbia Kaba s’est vu mettre au arrêt tandis que certains de ces compagnons ont pris la fuite.

Après la traque, des peines de 4 à 18 mois d’emprisonnement…

Le procès contre les jeunes manifestants anti-délestage, a connu son épilogue le jeudi 13 avril 2023. Dans son délibéré, le juge Cheikh Ahmed Tidiane N’diaye, a condamné  4 des 5 principaux accusés de cette affaire. Le plus célèbre des prévenus, Ousmane M’bia Kaba, président du mouvement pas courant pas dors et 2 de ses coaccusés,  Bangaly Jean Kaba, Ousmane Diakité dit Kônô, ont été reconnu coupable des faits de complicité de destruction, de dégradation de lieux et biens publics, attroupement non armé et pour la répression ils ont écopé d’une peine d’1 an et 6 mois d’emprisonnement ferme et au paiement d’une amende d’1 millions de Francs guinéens.

Après 2 ans d’exercice du pouvoir, le colonel, Mamady Doumbouya fait une rentrée triomphale dans son Nabaya natal…

L’année 2023 a été marquée par la toute première visite officielle du chef de l’Etat dans sa ville natale. Après avoir été chaleureusement accueilli par les autorités et certains citoyens curieux à sa rentrée de la ville, le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya et son cortège de plusieurs centaines de véhicules ont mis le cap sur le centre-ville. Alors qu’il était attendu à la place des martyrs, à la surprise générale, le cortège du président s’est directement dirigé à la résidence Syli se trouvant dans l’enceinte de l’hôtel Bakongo au quartier Energie. A notre arrivée à la place des martyrs, le fauteuil réservé au chef de l’Etat est resté vide  tout au long de la cérémonie de réception. Le public qui était présent sur place, selon notre constat ne pouvait  s’estimer qu’à quelques centaines de personnes. Un autre fait qui pourrait ne pas être anodin, aucune figure de la noblesse ni le grand imam de la ville, n’était présent.

La participation de Doumbouya à la grande Mamaya émaillée par des jets de pierres.

La deuxième soirée de commémoration de la Mamaya au centre culturel sise au quartier ex aviation a été marquée le vendredi 30 juin 2023, par des jets de projectiles. L’espace abritant l’événement étant trop restreint, les organisateurs ont préféré fermer les portes en laissant un très grand nombre de spectateurs dehors.  

Une poignée de ces spectateurs frustrés et en colère se sont mis à jeter des pierres aux environs de 18 heures 30, à moins de 5 minutes de l’arrivée du chef de l’État, sa délégation et ainsi que sa famille. Ces incidents qui n’ont duré que quelques minutes se sont soldés par un énorme dégât matériel et plusieurs cas de blessés dont un très grave. Un jeune homme qui a reçu un violent coup de projectile au niveau de la tête gisant dans le sang. Sur le coup il a été vite évacué de l’arène par un soldat des forces spéciales, membre de la garde présidentielle et transporté vers les urgences. Autre conséquence de ces jets de pierres, l’impressionnant arsenal de sonorisation pour produire l’ambiance s’est endommagé. Préoccupés par la situation, les ministres Mory Condé et Alpha Soumah, ont fait plusieurs vas et viens entre la podium et la loge officielle pour informer le chef de l’état de la gravité de la situation.

Ce dernier, après avoir patienté un beau temps, a dû se contenter d’un spectacle fade sans sono, même si les techniciens ont fourni plusieurs efforts pour tenter d’améliorer la situation mais en vain. A peine 19 heures, le chef de la junte et sa poudrière ont quitté l’événement sans encore une fois prononcer de discours.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, en marge de son séjour, une coupure d’électricité en pleine nuit à la résidence présidentielle est intervenue. Cette coupure, qualifiée d’acte de sabotage, c’est le directeur du bureau régional de l’électricité qui en paiera les frais. Selon des sources sûres, ce dernier se serait fait arrêté notamment, auditionné et placé en garde à vue.

Obsèques de feue Djènè Kaba, ex première dame de la république.

Le grand imam de Kankan, Karamô Bangaly Kaba a reçu  une importante délégation des autorités conduite par le secrétaire général des affaires religieuses El Hadj Karamo Diawara et le grand imam de Conakry Mamadou Saliou Camara. La rencontre qui s’est déroulée à huis clos à son domicile privé sis au quartier Timbo, à connu aussi la présence des émissaires de la présidence et de la famille de l’ancienne première dame. Même si rien d’officielle  n’a filtré de cette entrvue qui a duré plusieurs heures, l’un des proches du grand imam nous a assuré au sortir de leur rencontre que :  » le grand imam de Kankan était opposé à prendre part aux obsèques de l’ancienne première dame, sans l’autorisation de son époux Alpha Condé,  à  présent les émissaires qui sont venus disent avoir réussi à convaincre les sages et notables de la grande famille des Condé, qui ont cédé, et lui à son tour il a fini par abdiquer et donner sa parole d’honneur pour diriger la prière d’inhumation de l’ex première dame ».

Par ailleurs, présent lui aussi dans cette importante délégation venue de Conakry pour  » convaincre  » le grand imam de Kankan, Dr Ousman Kaba président du PADES, nous a laissé entendre qu’: 

 » il est important de ne pas pas mêler de politique. Nous sommes juste là pour accompagner le corps de notre sœur « . Avant que la dépouille mortelle de feue Hadja Djènè Kaba, ne soit inhumée au grand cimetière de Sinkenfara, le grand imam de Kankan, à la surprise générale, a préféré ne pas diriger la prière en laissant le soin à celui de la grande mosquée de Conakry.

Evasion à la maison centrale

En 2023, les citoyens du Nabaya ont assisté à une évasion spectaculaire. Plusieurs détenus de la maison centrale de Kankan situé dans le quartier Gare, commune urbaine de Kankan, se sont exfiltrés.  

Dans des circonstances dignes d’un film hollywoodien, 6 détenus se sont évadés au cours de la journée du 18 juillet dernier. 3 d’entre eux ont pu être rattrapés sur le coup selon le parquet général. Les heures qui ont suivi, un important dispositif à été déployé pour quadriller toute la zone où se situe la maison centrale.

Présumé en présence de terroristes, le gouverneur prend des dispositions.

Et pis face à la montée grandissante du phénomène de l’insécurité et à la récente annonce du Procureur général près la Cour d’appel de Kankan, faisant état de la présence de djihadistes dans la région administrative de Kankan, le gouverneur, le colonel Moussa Condé, a tenu le lundi 20 novembre une réunion d’urgence avec les administrateurs territoriaux. Notamment les chefs de quartiers, les agents des différents services de sécurité et les autorités judiciaires locales. Confronté à cette menace potentielle, le chef de l’exécutif régional de Kankan a formulé six grandes résolutions, exprimées de la manière suivante :

« Premièrement, nous avons demandé à tous les chefs de quartier de recenser et de nous remonter tous les points criminogènes. Aux services en charge de l’hôtellerie, j’ai demandé de recenser à leur tour tous les bars, hôtels, motels, etc. Surveiller les entrées et les sorties en exigeant des clients de présenter soit leur carte d’identité, soit leur passeport ou permis de conduire…

 Nous avons ordonné aux maires et toujours aux chefs de quartier d’apprendre à exiger également l’identification de toute personne cherchant un logement dans leurs différents secteurs. J’ai aussi demandé à la jeunesse de former des comités de veille 24 heures sur 24. Les attaques peuvent se produire à n’importe quel moment. Ils seront financés par les chefs de quartiers et les communes pour, ne serait-ce que faciliter leur tâche en ayant les moyens nécessaires. J’ai également demandé aux journalistes de se mettre à contribution pour vulgariser le numéro vert 129.

Enfin comme nous le savons tous, les terroristes sont inquiétés au Mali, et dans leur débandade, ils se dirigent vers d’autres pays voisins tels que le nôtre. J’ai donc sollicité la fermeture de notre frontière avec le Mali et, en interne, dans toute la région de la Haute Guinée, j’ai ordonné à la police et à la gendarmerie de fouiller les villes partout où ils trouvent quelqu’un avec un turban sans passeport, sans visas, sans autorisation de voyage, de me les ramasser. Je vais les mettre hors de nos frontières. »

Une épidémie de « Diphtérie », fait ravage chez les enfants.

Durant près d’un mois, cette épidémie a fait rage dans la région administrative de Kankan, notamment dans la préfecture de Siguiri. Cette infection qu’on appelle, la Diphtérie, selon plusieurs spécialistes notamment un pédiatre que nous avons pu joindre dans l’une des  zones les plus impactées de la région, est une maladie, hyper contagieuse et très mortelle qui s’attaque aux enfants de 0 à 10 ans. Découverte au mois de juillet dernier,  elle a fait au moins une quarantaine de victimes dont une quinzaine d’enfants qui auraient succombé à ce fléau un peu partout à travers la région, surtout dans la préfecture aurifère de Siguiri.

Des tombes profanées dont celle de 3 enfants.

C’est une scène macabre et effroyable constatée au cimetière de Fourban dans la commune urbaine de Kankan. Des individus non identifiés ont profané quatre tombes dont 3 appartenant à des jeunes adolescents. Les faits datent du dimanche 30 avril 2023, mais ce n’est que ce mardi 2 mai 2023, qu’ils ont été rendus publics par les autorités de cette localité située derrière le fleuve Milo érigé en quartier au compte de la commune urbaine de Kankan.  Selon  les informations, c’est en partant procéder à l’enterrement d’un autre jeune garçon que les citoyens dudit quartier ont fait ce constat amer à l’intérieur de leur cimetière.

 « C’est un enfant qui est décédé donc on était allé pour l’enterrement et soudain nous avons  remarqué  que des individus ont ouvert  4 tombes récentes. 3 parmi ces 4 tombes profanées appartiennent à des gamins qu’on a enterré récemment et le quatrième est celui d’un vieillard, ils se sont sans doute trompés en ouvrant ce tombeau. Certains organes de l’un  des trois enfants déterrés étaient encore exposés par terre quand nous sommes arrivés», a confié Sékou camara, le responsable  du quartier.

Les actes de profanation de tombes ne sont pas assez fréquents dans la commune urbaine de Kankan, le dernier cas en date remonte jusqu’à au 17 avril 2019. Il s’agissait d’un marabout qui à l’aide de pioches tentait de déterrer un corps au grand cimetière de  Senkèfara.

En 2023, le très réputé griot et parolier Filany Sékou Kouyaté et le célèbre journaliste Amadou Thiam ont  tiré sa révérence

Ce fut une nouvelle tragique et une grosse perte pour la culture guinéenne et celle de la Haute Guinée en particulier. Reconnu pour sa  « franchise » et sa  maîtrise parfaite de l’histoire du continent africain en général et celle du Gbaikandjamana en particulier, ce grand parolier de la culture mandingue s’est éteint à jamais. Décès survenu, dans la matinée de ce mardi 1er août 2023. à l’hôpital régional de Kankan aux environs de 9 heures. 

Selon les premières informations données par les sources hospitalières, le natif de Kourala dans la préfecture de Kouroussa, est mort des suites d’une crise cardiaque.

Du côté des proches et de la famille, nous apprenons que le doyen Filany Sékou Kouyaté,

 « a subitement piqué une crise  ce matin. C’est lorsqu’on le transportait à l’hôpital qu’il a rendu l’âme. L’hôpital n’a reçu que sa dépouille mortelle.

L’annonce de sa mort a suscité un tonnerre de désolation. Les messages de compassion ne cessent  de fuser de partout, notamment via les réseaux sociaux et les médias en ligne.

Il faut retenir que Filany Sékou Kouyaté,  de toute son existence, aura été un griot hors-pair qui ne faisait pas de la musique, mais qui œuvrait activement à travers ses paroles pour mettre fin aux nombreux conflits fratricides qui minent les rapports entre plusieurs localités de la région de la Haute-Guinée. Il s’en est allé à l’âge de 65 ans et laisse derrière lui, 3 femmes et 14 enfants.

Par ailleurs Amadou Thiam journaliste du groupe Dabo Média est décédé ce lundi 16 Octobre au Maroc où il était pour son traitement. Considéré comme une icône par de nombreux jeunes journalistes de la localité, l’homme fut d’abord journaliste, animateur, chef des programmes puis coordinateur général des radios Milo FM entre 2008 et 2015 avant de poser ses valises au groupe de presse Dabo Média. Affectueusement appelé Copernic, il était également enseignant à l’université Julius N’yéréré et dans plusieurs établissements scolaires où il dispensait les cours de Physique et de Mathématiques.

Le Milo de Kankan arrache sa deuxième participation d’affilée à la campagne africaine.

Pour la deuxième fois consécutive,  le Milo FC de Kankan s’est qualifié pour la coupe des confédérations africaine de football.  Les hommes de Mamadouba Gauché Sylla, n’avait besoin que d’un seul point et ils ont fait plus que le nécessaire en s’imposant dans l’après-midi du jeudi 15 juin 2023 face à l’Ashanti Golden Boy de Siguiri en marge de la toute dernière journée du championnat national de football ligue 1 au stade préfectoral M’balou Mady Diakité. nCe derby dit de la savane Guinéene, a tourné à l’avantage des bleu et blanc en deuxième mi-temps à la 55ème minutes de jeux. 

Le Milo avec 41 points s’adjuge comme l’année passée la 3ème place du championnat nationale de ligue 1 avec à la clé,  le jeune attaquant de pointe, Seydouba Soumah, qui termine aussi la saison comme le meilleur buteur avec 18 buts à son actif.

Related posts

Coyah : Un accident de la route fait 5 morts !  

Azimut Guinee

Palais de la Colombe Conakry : Le nouveau PM a pris fonction !

Azimut Guinee

Ghana : Plusieurs guinéens victimes d’arnaques !

Azimut Guinée

Laissez un commentaire