Malgré les nombreuses dénonciations des automobilistes et motocyclistes, les pratiques de racket par certains agents de la police et de la gendarmerie routière continuent de sévir sur les routes nationales guinéennes. Un phénomène persistant qui ternit l’image des services de sécurité et prive l’État de précieuses ressources financières.
Selon plusieurs témoignages recueillis auprès d’usagers, des agents postés aux différents barrages routiers exigeraient systématiquement des paiements illégaux. En moyenne, chaque chauffeur s’acquitterait de 10 000 GNF par barrage, en échange de la « levée de barrage ». À cela s’ajoutent des « arrangements » imposés lors de la constatation de prétendues infractions (expiration d’assurance, absence de certificat de visite technique ou d’accessoires) sans délivrance du moindre reçu officiel.
Ces pratiques se traduisent souvent par des extorsions allant de 100 000 à 300 000 GNF, selon la situation de l’usager. Au lieu d’assurer la sécurité et la régulation de la circulation, certains agents transforment leurs fonctions en une véritable opportunité d’enrichissement personnel.
Face à cette situation, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une réforme du système de paiement des contraventions routières, afin de mettre un terme à la corruption sur les axes routiers et de garantir que les amendes soient directement versées dans les caisses de l’État.
Des observateurs estiment que des milliards de francs guinéens échappent chaque année au Trésor public à cause de ces pratiques illicites. Une situation préoccupante qui appelle une réaction urgente des autorités financières et sécuritaires pour restaurer la confiance des usagers dans les services de l’État.
